Sans eux point de fécondation. Car la fécondation n’est possible que si le sperme et l'ovule se reconnaissent mutuellement et fusionnent pour former un nouvel organisme génétiquement distinct. Ces chercheurs du Wellcome Trust Sanger Institute viennent de résoudre ce qui restait un mystère de longue date en biologie. Ils identifient ici les molécules présentes à la surface du sperme et de l'ovule qui vont permettre cette interaction et la fécondation. Une découverte majeure non seulement pour améliorer les traitements de l’infertilité mais aussi pour développer de nouveaux contraceptifs.
La base moléculaire du processus de reconnaissance entre sperme et ovule était inconnue, mais on savait qu'il existait des interactions entre des protéines réceptrices de surface. On connaissait déjà Izumo, une protéine de surface du sperme et son rôle essentiel dans le processus de fécondation, mais du côté de l'œuf, mystère.
Izimo et Juno fusionnent les premiers: Ces chercheurs viennent donc de découvrir la seconde protéine essentielle pour donner la vie chez les mammifères. Il s'agit de Juno, du nom de la déesse romaine de la fertilité, présente à la surface de l'ovule qui va reconnaître Izumo, la protéine présente sur le sperme. Pour identifier Juno, les scientifiques ont créé une version artificielle d'Izumo et l'on utilisée pour identifier ses partenaires de liaison sur la surface de l'œuf. C'est ainsi qu'ils ont découvert qu'Izumo interagit avec Juno à la surface de l'œuf pour lancer la fécondation.
La preuve sur l'animal :
· Des souris femelles privées de protéine Juno à la surface de leurs œufs s'avèrent stériles et leurs œufs incapables de fusionner normalement avec le sperme.
· Des souris mâles privées de la protéine Izumo sont également stériles suggérant son rôle essentiel dans la fertilité masculine.
Et si la liaison des deux protéines est très faible, elle est bien essentielle au déclenchement de la fécondation. Après l'étape de fertilisation, Juno devient quasiment indétectable sur la surface de l'œuf et l'œuf une fois fécondé perd ainsi sa capacité à reconnaître le sperme.
Des défauts du récepteur Juno, détectables par test génétique, pourraient ainsi être une cause d'infertilité. Par ailleurs, éteindre ou inhiber Juno est une piste prometteuse de développement de nouveaux contraceptifs.
Source: Nature 16 April 2014 doi:10.1038/nature13203 Juno is the egg Izumo receptor and is essential for mammalian fertilization (Vignette@ Wellcome Trust Sanger Institute, visuel Genome Research Limited)
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