Ni trop, ni trop peu. La prise de poids durant la grossesse a déjà été associée à de multiples risques pour la mère et pour l’enfant quand elle n’est pas conforme aux recommandations. Cette nouvelle étude de l’Université de Géorgie révèle une information vitale : Un risque de décès accru pour les fœtus mâles en cas de prise de poids insuffisante durant la grossesse. Conclusions dans la revue PLoS ONE.
L'étude met ainsi en évidence une sensibilité différente des fœtus « mâles » et femelles » à la prise de poids de la mère. Kristen Navara, professeur associé au College of Agricultural and Environmental Sciences de l'UGA, rappelle qu'en moyenne, 105 garçons naissent pour 100 filles dans le monde, un sexe-ratio qui varie cependant avec un grand nombre de variables sociales, économiques et physiologiques. Ainsi, en période de stress extrême, le taux de filles à la naissance dépasse celui des garçons. Ses travaux cherchent à identifier les raisons qui peuvent expliquer ces différences physiologiques.
S'il est bien connu que la croissance et le métabolisme des bébés garçons et filles sont différents, l'auteur remarque que les recommandations relatives au gain de poids pendant la grossesse sont bien identiques quel que soit le sexe de l'Enfant. Elle insiste ainsi sur l'importance de poursuivre les recherches pour déterminer si les mères qui attendent des garçons doivent être sensibilisées afin d'optimiser les chances de survie du fœtus.
Son analyse des données des US Centers for Disease and Prevention (CDC) soit de 46 millions de grossesses s'échelonnant sur plus de 23 ans constate que chez les mères qui ont pris moins de 9 kilos durant leur grossesse, le sexe-ratio en termes de taux de natalité se déplace à environ 52% en faveur des bébés de sexe féminin (vs 48% pour les bébés de sexe masculin).
L'explication tiendrait à un besoin d'énergie peut-être plus important chez les bébés garçons dans les premières semaines et mois de grossesse et toujours à cette plus grande vulnérabilité en cas de conditions défavorables in utero.
Le résultat est dans le même sens lorsqu'il s'agit de l'IMC pré-conception (Visuel 2).
Les fœtus de sexe féminins semblent plus résistants : Ainsi, les bébés de sexe féminin, avec un taux plus élevé de naissances vivantes, semblent mieux résister à un gain de poids gestationnel inférieur que les bébés de sexe masculin. Cette corrélation entre le gain de poids de la mère et la mortinatalité mâle semble plus forte sur les 6 premiers mois de grossesse, mais sans suffisamment de données pour le démontrer. Cependant la corrélation s'avère ici être une « relation parfaite » alors que le taux de naissances vivantes mâles progresse très exactement en fonction de la prise de poids chez la mère, durant la grossesse. A tel point que l'auteur suggère que le seul critère « prise de poids » conduit le sexe-ratio des naissances.
Ces résultats entraînent bien sûr d'importantes implications sur la surveillance de la santé, dont la prise de poids des femmes pendant leur grossesse.
La prochaine étape pour les chercheurs sera de suivre précisément un large échantillon de femmes enceintes, sur leur prise de poids corporel bien sûr, mais aussi sur leurs régimes alimentaires pour évaluer les effets de la consommation de certains aliments.
Source: PLoS ONE December 10, 2014 DOI: 10.1371/journal.pone.0114304 Low Gestational Weight Gain Skews Human Sex Ratios towards Females
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