Moins de risques de complications telles que petit poids de naissance ou naissance prématurée, par FIV avec les embryons congelés, confirme cette grande étude australienne qui a comparé les données de santé pour les bébés nés après traitement de l’infertilité, dont fécondation in vitro (FIV) avec ceux de bébés nés de conception « naturelle ». Les concluions, présentées dans l’édition du 8 janvier de PLoS ONE, estiment néanmoins l’augmentation du risque de complications avec chaque type de traitement contre l’infertilité.
Les chercheurs ont analysé les résultats de plus de 325.000 naissances sur une période de 17 ans parmi lesquelles 4.300 naissances par procréation médicalement assistée et comparé les événements indésirables de la grossesse dont les mortinaissances, les naissances prématurées, le faible poids de naissance et les décès néonataux. Les traitements pris en compte comprenaient le don d'ovules, le transfert intrafallopien de gamète (GIFT), l'insémination intra-utérine (IIU), la FIV avec embryons frais et avec embryons congelés, l'ICSI avec embryons frais et congelés et l'induction de l'ovulation seule.
5 fois plus de risque relatif de complications très précisément avec la FIV, concluent les chercheurs de l'Université de Melbourne et d'Adélaïde (Australie), en précisant néanmoins que ce risque est extrêmement faible en valeur absolue.
Précisément, l'analyse constate un risque de complications double chez les bébés nés après traitement de fertilité, tous traitements confondus :
· Un taux de mortinatalité de 1,1 % pour toute conception assistée vs 0,5 % après conception spontanée,
· un taux de naissance prématurée de 7,9% vs 4,7 %,
· un taux de faible poids de naissance de 9,4 % vs 4,7%,
· un risque de décès néonatal de 0,5 % vs 0,3 %.
· Ce risque de complications varie selon la technique utilisée, le risque étant plus élevé (5 fois plus) en cas de FIV vs ICSI (injection intracytoplasmique de spermatozoïdes), une technique qui consiste à injecter un seul spermatozoïde dans un ovule.
· Un risque de mortinatalité accru de 80% avec conception assistée vs conception spontanée (OR : 1,82 de 1,34 à 2,48).
· Pour les naissances vivantes,
– un risque de faible poids de naissance presque multiplié par 3,
– un risque de grande prématurité multiplié par 2,3
– un risque de décès dans les jours suivant la naissance multiplié par 2.
· Avec des embryons congelés,
– le risque associé à l'ICSI est éliminé, mais ce n'est pas le cas avec la FIV,
– mais le risque de macrosomie est accru pour la FIV et l'ICSI singletons (OR : 1,36).
· Les bébés nés de couples ayant des antécédents importants de problèmes de fertilité sans avoir suivi jusque-là de traitement ont le plus grand risque de complications : 9 fois plus de risque de très faible poids de naissance, 7 fois plus de grande prématurité et près de 7 fois plus de décès dans le mois de la naissance.
· L'induction de l'ovulation est également associée à un risque accru de faible poids de naissance et de décès prématuré.
Les chercheurs n'apportent pas d'explication sur la cause de ces risques élevés, suggérant que ces complications sont liées à des problèmes médicaux sous-jacents associés à la stérilité plutôt qu'au traitement de l'infertilité elle-même. L'étude soulève ainsi des préoccupations concernant le lien entre les différents types de traitement de l'infertilité et des risques de santé à la naissance, cependant, les auteurs rassurent : « Le risque global reste faible ».
Source: PLoS One January 8 2014 DOI: 10.1371/journal.pone.0080398 Perinatal Outcomes by Mode of Assisted Conception and Sub-Fertility in an Australian Data Linkage Cohort (Visuel NHS)