Environ 10% des femmes en âge de procréer souffriront d'endométriose. Cette équipe de bioingénieurs et de gynécologues de l’Université de l'Oregon (OSU) propose une nouvelle approche nanotechnologique pour localiser et traiter les lésions douloureuses et dangereuses associées à l'endométriose, une affection gynécologique courante chez les femmes en âge de procréer. Ces nanoparticules capables de cibler ces lésions sont documentées dans la revue Small.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), entre 35% à 50% des femmes souffrant de douleurs pelviennes et/ou d'infertilité souffrent d’endométriose. À l'échelle mondiale, l'endométriose touche environ 190 millions de femmes.
L'endométriose est une maladie chronique douloureuse dans laquelle le tissu de l'utérus se développe de manière inappropriée et à l'extérieur de l'utérus. Les traitements actuels sont limités et comprennent la chirurgie et l'hormonothérapie, qui peuvent entraîner des effets secondaires indésirables. C’est donc une « maladie systémique débilitante et qui ouvre un besoin de traitement efficace et non chirurgical » .
L'endomètre est la couche la plus interne de l'utérus et l'endométriose survient lorsque des tissus semblables à l'endomètre forment des lésions à l'extérieur de la cavité utérine – impliquant généralement les ovaires, les trompes de Fallope et les tissus qui tapissent le bassin. En de rares occasions, le tissu endométrial peut se propager au-delà de la région pelvienne.
Il n'y a pas de remède contre l'endométriose,
bien que l'ablation chirurgicale des lésions puisse améliorer la fertilité. L'inconvénient, cependant, est que les lésions récidivent environ la moitié du temps, et plus d'un quart des patientes opérées de l'endométriose ont besoin de 3 chirurgies ou plus car il est difficile de retirer l’intégralité des tissus malades. « L'endométriose n’est pas une affection maligne, mais les lésions perforent parfois les organes, entraînant une situation qui peut être mortelle. Les thérapies contre la douleur entraînent l'infertilité, et les patientes souhaitant améliorer leur fertilité demandent souvent l'ablation chirurgicale des lésions. Et malheureusement, non seulement le taux de récidive est élevé, mais les complications associées à la chirurgie sont fréquentes ».
L'étude : les auteurs principaux, Oleh Taratula de l'Oregon State University College of Pharmacy et Ov Slayden de l'Oregon Health & Science University ont conçu ces nanoparticules magnétiques et les testent aujourd’hui chez un modèle animal d’endométriose. Cette étude préclinique apporte les premières preuves d’efficacité de ces nanoparticules d'oxyde de fer, injectées par voie intraveineuse, à s'accumuler dans les lésions, ce qui les rend bien visibles à l'imagerie dont l'IRM.
Des nanoparticules, à la fois marqueurs et thérapeutiques : exposées à un champ magnétique alternatif, ce qui constitue une procédure non invasive, la température des nanoparticules monte à plus de 50 °C, une température suffisamment élevée pour éliminer les lésions.
L'hyperthermie magnétique n'avait pas été considérée auparavant comme une technique possible d'ablation des lésions d'endométriose, car les autres nanoparticules magnétiques ont une efficacité de chauffage relativement faible. Ici, les scientifiques surmontent ces limites en développant des nanoparticules de forme hexagonale qui « chauffent » 6 fois plus que les nanoparticules sphériques conventionnelles, lorsqu'elles sont soumises à un champ magnétique alternatif. La modification des nanoparticules avec un peptide – plusieurs acides aminés liés dans une chaîne – qui cible un récepteur cellulaire abondant dans les cellules d'endométriose permet également d’améliorer leur capacité à s'accumuler dans les lésions d'endométriose.
La preuve d’efficacité in vivo est ici apportée chez la souris, modèle, par greffe, d’endométriose.
Source: Small 17 April, 2022 DOI: 10.1002/smll.202107808 Targeted nanoparticles with high heating efficiency for the treatment of endometriosis with systemically delivered magnetic hyperthermia
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