Si certaines études ont révélé le recours plus fréquent à la césarienne pour l’accouchement des femmes infectées par le COVID durant la grossesse, notamment par crainte de complications, cette étude révèle un taux clairement plus élevé de naissances prématurées chez ces femmes enceintes et infectées en particulier en cas d’infection au dernier trimestre de grossesse. L’étude, publiée dans la revue PLoS One, qui n’identifie cependant aucune différence dans la perte de grossesse entre femmes infectées et non infectées, engage néanmoins à une surveillance plus rigoureuse de ces grossesses à risque.
Les données restent limitées sur la grossesse et l’infection au COVID-19. À ce jour, les études menées sont de petite taille, généralement limitées aux patientes hospitalisées et ne précisent pas les effets possibles de l’infection en fonction des stades de la grossesse.
Cette étude est la première à être menée sur un si large échantillon et à préciser que ce risque accru d’accouchement prématuré n’est constaté que chez des femmes infectées au cours de leur dernier trimestre de grossesse.
L’étude est menée auprès de plus de 5.000 femmes enceintes en Israël dont 2.753 femmes infectées pendant la grossesse auxquelles ont été appariées 2.753 femmes exemptes d’infection au COVID-19. Parmi les femmes infectées,
- 17,4 % ont contracté le COVID-19 au cours du premier trimestre de grossesse,
- 34,2 % au cours du deuxième,
- 48,4 % au cours du troisième trimestre.
- L’infection au COVID-19 au cours des 1er et 2è trimestres n’est pas associée à un risque accru d’accouchement prématuré ;
- l’infection au cours du 3è trimestre est associée à un risque multiplié par 2,76 d’accouchement prématuré ;
- l’infection après 34 semaines de grossesse est associée à à un risque multiplié par 7 d’accouchement prématuré ;
- le taux de rupture des eaux avant le début du travail est inférieur chez les femmes infectées (39,1%) par rapport aux femmes non infectées (58,3%) ;
- les taux de césariennes et de perte de grossesse sont similaires dans les 2 groupes.
Quelles implications ? Face à ce risque accru d’accouchement prématuré chez les femmes infectées en fin de grossesse, les chercheurs suggèrent qu’au cours du 3è trimestre, et en particulier après 34 semaines de grossesse, les femmes devraient adopter toutes les mesures possibles pour réduire leur risque d’infection. Cependant ils relèvent aussi le côté rassurant de ces résultats, dans la mesure où l’infection au COVID-19 pendant la grossesse n’est pas associée à la perte de grossesse.
Enfin ces conclusions nécessiteront confirmation, car l’étude a été menée durant les périodes de circulation des variantes pré-Delta, bien avant l’émergence des variantes Omicron.
Source: PLoS ONE 20 July, 2022 DOI: 10.1371/journal.pone.0270893 Pregnancy outcomes after SARS-CoV-2 infection by trimester: A large, population-based cohort study
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