De précédentes études ont suggéré que l’exposition à la pollution pendant la grossesse affecte la croissance du bébé, induit un risque d’obésité pour le bébé, et peut même augmenter son risque d’anomalies congénitales. Cette équipe de la Texas A&M University School of Public Health révèle, dans la revue spécialisée Particle and Fibre Toxicology, que l'exposition aux particules ultrafines pendant la grossesse augmente le risque maternel d'infection virale respiratoire.
La pollution de l'air est un problème mondial de santé publique et environnementale et est responsable d’1 décès sur 9, soit 7 millions chaque année.
Pendant la grossesse, les femmes exposées à la pollution sont plus sensibles aux infections causées par plusieurs virus, dont le virus de la grippe A (IAV), le virus respiratoire syncytial (RSV) et le SARS-CoV-2, responsable du COVID-19. Alors que les femmes enceintes sont touchées de manière disproportionnée par la grippe, cette vulnérabilité induite par la pollution, entraîne une multiplication par plus de 10 du risque d'hospitalisation.
L’auteur principal, le Dr Natalie Johnson, professeur agrégé au Département de santé environnementale de la Texas A&M University précise ici, avec son équipe, tous les effets des particules ultrafines (UFP) pendant la grossesse : « nous savions que la pollution de l'air affecte le système immunitaire pulmonaire et apportant une plus grande vulnérabilité aux infections virales. Alors que les femmes enceintes encourent déjà un risque accru de formes sévères de la grippe, il était nécessaire de mieux comprendre ces 2 interactions pour prévenir leurs impacts sur la santé maternelle ».
L'étude menée sur des souris modèles exposées quotidiennement à ce type de particules, que cette exposition, à la pollution et à l'infection virale induit une suppression des défenses immunitaires innées et adaptatives, une augmentation des facteurs proviraux et pro-inflammatoires, dont la cytokine pro-inflammatoire interleukine-1β.
Quelles explications ? Il existe plusieurs caractéristiques physiologiques qui expliquent la sensibilité maternelle à l'infection virale. Parmi ces caractéristiques, figurent l'augmentation du débit cardiaque, la diminution du volume d'air qui entre ou sort des poumons à chaque cycle respiratoire et des changements immunologiques qui visent à protéger le fœtus en développement. S’ajoute une observance de la vaccination généralement inférieure à 50 % pendant la grossesse- bien que la vaccination contre la grippe soit réputée comme sûre et efficace.
Ces résultats soutiennent à nouveau l’urgence d’interventions cliniques et réglementaires permettant de protéger de ces microparticules, les femmes enceintes et les humains en période de vulnérabilité (nourrissons, personnes âgées).
Source: Particle and Fibre Toxicology 17 April, 2023 DOI: 10.1186/s12989-023-00521-1 Maternal exposure to ultrafine particles enhances influenza infection during pregnancy
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