Ces équipes d’oncologues du Dana-Farber Cancer Institute (Boston) travaillent aussi à identifier et optimiser les facteurs de récupération (avant et) après un diagnostic de cancer du sein et présentent à l’occasion de l’European Society of Medical Oncology (ESMO) Congress 2024, plusieurs études démontrant l’importance majeure du mode de vie sur la réponse aux traitements et sur la récupération.
Plusieurs comportements sont ici analysés pour leurs effets après le diagnostic et durant la la récupération, dont l'allaitement et la pratique de l’exercice. Sur ce dernier point, de nombreuses études ont déjà suggéré les bénéfices de l’exercice, en prévention du cancer du sein et en cas de cancer du sein, durant le traitement -notamment durant la radiothérapie et l’immunothérapie– et contre la douleur, au cours de la récupération.
Allaiter en toute sécurité après un diagnostic, sans augmenter le risque
de récidive ou de nouveau cancer dans le sein opposé : c’est la conclusion de 2 des études qui confirment ainsi que :
- La 1è étude de suivi de 474 patientes porteuses de mutations héréditaires des gènes BRCA1 ou BRCA2 de prédisposition au cancer qui sont tombées enceintes après avoir reçu un diagnostic de cancer du sein invasif de stade I à III à l’âge de 40 ans ou moins, montre qu’il est à la fois sûr et réalisable pour les jeunes patientes porteuses de variations génétiques spécifiques d’allaiter sans augmenter le risque de récidive du cancer ou de cancer de l’autre sein.
- La 2è étude, menée sur les données de l’essai POSITIVE auprès de 518 patientes âgées de 42 ans ou moins atteintes d’un cancer du sein HR+ de stade I à III dont 317 ont eu une naissance vivante et 196 ont choisi d’allaiter, montre qu’il est à la fois sûr et réalisable d’allaiter pour les patientes atteintes d’un cancer du sein à récepteurs hormonaux positifs (HR+) qui ont conçu après une interruption temporaire du traitement endocrinien.
« Ces 2 études fournissent les premières preuves de la sécurité de l'allaitement après un cancer du sein, à la fois chez les jeunes patientes porteuses de variations du gène BRCA qui prédisposent au cancer du sein, ainsi que chez les patientes qui ont conçu après avoir interrompu la thérapie endocrinienne », résume le Dr Ann Partridge, fondatrice du programme pour les jeunes femmes atteintes d'un cancer du sein au Dana-Farber.
Pratiquer un exercice adapté en prévention ou après le diagnostic
- La 3è étude qui analyse les données de 3.180 femmes atteintes d’un cancer du sein, participant à l’essai Breast Cancer Weight Loss (BWEL), confirme que pratiquer l’exercice reste fortement conseillé en cas de cancer du sein : même un programme de coaching par téléphone qui a permis d’augmenter considérablement l’activité physique chez ces patientes en surpoids atteintes d’un cancer du sein, a permis aussi d’améliorer leurs résultats.
« Cette étude montre qu'une intervention de perte de poids, même à distance et par téléphone par exemple, peut motiver ce groupe de patientes à être plus actives physiquement, à perdre du poids et à améliorer les résultats du cancer ».
Source: European Society of Medical Oncology (ESMO) Congress 2024 15 Sept, 2024 Breast cancer research: New studies show how post-treatment lifestyle choices shape long-term outcomes after diagnosis