Certains programmes d’exercice peuvent permettre de réduire considérablement la gravité du « baby blues » et le risque de dépression majeure chez les jeunes mamans, et leur redonner bien-être et qualité de vie, relève cette équipe de l’University of Alberta (Canada). Avec une condition cependant, il s’agit de pratiquer au moins 80 minutes d’exercice d’intensité modérée pour obtenir ces bénéfices. Cette méta-analyse, présentée dans le British Journal of Sports Medicine confirme ainsi, pour une situation clinique et un groupe de patientes bien spécifiques, les bénéfices de l’exercice, déjà largement documentés pour la santé mentale.
Ces 80 minutes hebdomadaires d’exercice d’intensité modérée, nécessaires à réduire ces symptômes dépressifs
chez les jeunes mères, peuvent être pratiquées, via la marche rapide, l’aquagym, le vélo stationnaire et l’entraînement en résistance avec des bandes, des poids. De tels types d’exercice vont permettre d’apaiser l’anxiété maternelle, une réponse courante de la mère après l’accouchement et d’éviter l’altération des soins et des liens avec le nourrisson, généralement associée à cette anxiété.
Les traitements conventionnels contre la dépression et l’anxiété dans les premières semaines et les premiers mois qui suivent l’accouchement impliquent principalement des médicaments qui sont souvent associés à des effets secondaires et qui font parfois l’objet d’une mauvaise observance. La pratique d’un exercice adapté peut être une option qui joint « l’utile à l’agréable » exempte d’effets indésirables.
De récentes recherches ont suggéré que l’activité physique est un traitement efficace et abordable contre la dépression/l’anxiété en général, mais cette analyse se concentre sur cette période post-partum.
L’étude a passé en revue la littérature et analysé les données déjà publiées sur le sujet, soit 35 études sélectionnées, portant sur un total de 4.072 participantes de 14 pays, ayant comparé l’efficacité de différentes interventions pour traiter la dépression post-partum et l’anxiété dans les semaines et les mois qui suivent l’accouchement. Cette méta-analyse conclut que :
- chez ce groupe de patientes, et dans le cadre de ces études sélectionnées, la fréquence des interventions variait de 1 à 5 jours par semaine, d'une durée de 15 à 90 minutes par séance et comprenaient des exercices aérobiques, de la musculation, des étirements, du yoga ainsi que des combinaisons de ces différents types d’exercice ;
- par rapport à l'absence d'exercice, ces interventions sont associées à une réduction significative de la gravité des symptômes de dépression et d'anxiété après l'accouchement ;
-
à une réduction de près de moitié (45 %) du risque de dépression post-partum majeure ;
- commencer une telle intervention tôt, c’est-à-dire avant l'expiration de 12 semaines après l'accouchement est associé à une plus grande réduction de ces symptômes ;
- plus la durée de pratique est élevée et plus la gravité des symptômes est réduite ;
- il existe cependant un seuil minimum pour obtenir ces bénéfices :
pratiquer au moins 80 minutes hebdomadaires d’exercice d’intensité modérée, au moins 4 jours par semaine.
La dépression et l’anxiété peuvent également survenir simultanément chez les jeunes mères, et l’étude n’a pas évalué comment l’exercice peut affecter cette combinaison, cependant les chercheurs concluent que : « dans l’ensemble, l’exercice post-partum réduit la gravité des symptômes dépressifs et anxieux et les risques de dépression. Commencer à pratiquer dans les 3 premiers mois après l’accouchement permet d’améliorer considérablement la santé mentale post-partum ».
Source: British Journal of Sports Medicine 7 Nov, 2024 DOI: 10.1136/bjsports-2024-108478 Impact of postpartum physical activity on maternal depression and anxiety: a systematic review and meta-analysis
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