Cette maladie évitable reste pourtant l’une des plus meurtrières. Elle touche principalement et surtout dans les pays en développement, les femmes jeunes et dans la fleur de l’âge. Second cancer chez la femme, responsable de plus de 270.000 décès, dont près de 85% dans les pays en développement, le cancer du col de l’utérus vient de faire l’objet de nouvelles directives de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Parmi les nouveautés les plus importantes, la vaccination dès 9 ans, avec un nouveau schéma à 2 doses et une révision des fréquences de dépistage, en particulier dans les pays en développement.
En l'absence d'intervention rapide, la mortalité associée au cancer du col pourrait augmenter de 25% dans les 10 prochaines années. Pourtant le dépistage, la vaccination et l'accès aux traitements permettraient de réduire considérablement ce fardeau en santé publique. L'OMS appelle aujourd'hui à un nouveau schéma de vaccination des jeunes filles âgées de 9 à 13 ans, afin de mieux prévenir l'infection par le virus du papillome humain (VPH), le virus responsable de la plupart des cas de cancer du col utérin.
Un nouveau schéma de vaccination à 2 doses vs 3 documenté comme aussi efficace que le schéma à 3 doses doit permettre d'accroître la couverture vaccinale. C'est de plus un schéma moins coûteux, un point particulièrement sensible pour les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire où la nécessité d'une vaccination élargie anti HPV est la plus évidente.
55 pays sont déjà couverts par la vaccination systématique, il s'agit d'élargir son introduction dans le calendrier vaccinal du plus grand nombre de pays. C'est le premier objectif de l'Alliance GAVI.
Mieux vacciner mais aussi mieux dépister est le second objectif avec une fréquence de dépistage tous les 10 ans. Il s'agit là encore de dépister « plus large » et moins fréquemment après un premier test négatif, toujours dans l'objectif d'un meilleur rapport coût-efficacité.
Sensibiliser les femmes tout au long de leur vie reproductive. Les adolescentes, leurs parents, les éducateurs et les professionnels en santé scolaire, de l'Enfance et de la Femme devraient être mieux sensibilisées à l'importance de cette surveillance a minima.
De nouvelles directives de l'OMS qui se veulent efficientes, à la fois en terme d'obligations de surveillance pour les femmes mais aussi responsables en termes de dépenses de santé. Des directives qui selon les experts pourraient faire la différence en termes de dizaines de milliers de décès de femmes évités. Car la prévalence de ce cancer féminin, supérieure à un million de femmes dans le monde suffit à exprimer l'ampleur de la maladie et les marges de réduction possibles ainsi que l'urgence d'intervenir. Des interventions qui désormais sont à cibler principalement sur les pays en développement où à l'accès limité aux services de santé s'ajoutent le manque de prise de conscience et l'absence de programmes de dépistage et de traitement.
Un livre rose : Ces nouvelles directives de l'OMS, rassemblées dans « un livre rose », proposent donc une approche globale pour les gouvernements et les prestataires de santé et rappellent les derniers développements technologiques (comme l'inspection du col utérin à l'œil nu, après application d'acide acétique à 5% – IVA) au service de la lutte contre ce cancer féminin.
Enfin, ce Livre rose souligne l'importance de la collaboration entre les professionnels de santé, pour le succès de cette prévention élargie du cancer du col.
Source: OMS New WHO guide to prevent and control cervical cancer
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